Tu bois mon coeur
Tu bois mon cœur
Tu sais ma soif
Impudique
Inévitable
Des forêts de mots se plantent entre les vides
Comme des borgnes
Sur les flancs usés d’un espoir mal tourné
Tu vois j’ai grandit
Dégrafée d’enfance
Dépeuplée de promesses
Des rêves peints à la main
Dans toutes les pièces usées du cœur
Au ventre un cri pendu
Qui n’a jamais pu naitre
Sans armure ni fenêtre
Juste un murmure éjecté
Le squelette décousu par des armées de doutes
La peau en miroir
Distendue vers des lignes froides
Qui collent aux doigts
Je me désiste à la première
Goutte de guerre
Tu rimes sur ma branche
Dans un déhanchement disgracieux
Tu étales colère et champagne
Sur le tombeau des apparences
Rien
Le bon vrai rien
Rassasiant comme l’attente
De ce qui jamais ne vient
Qui donne un air de poule
A la plainte crépusculaire
Déserteur avant l’heure
Danse sur les vaines transparences
Et se jette au ruisseau
Libre de toute contingence
Poisson parmi les fleurs