Frisson mort au champs d'extase
Au zénith d’une page blanche
J’écrasais lasse un frisson bleu
A peine sorti de l’antre
D’une insomnie de pacotille
Il saignait bon l’encre opaline
De mes peines et de mes prières
Le regard louche et insistant
D’une chimère brisée de « pourquois »
Il exhalait la peau brûlée
D’un sentiment de miel et d’ombre
D’un banc de sable au fond des cieux
Où l’on s’éteint par nonchalance
Il n’a pas crié sa douleur
Dans un sursaut d’éternité
Un aveu lourd d’inconsistance
Il s’est fracassé en vœux pieux
Le cœur posé en interligne
Dissonant par son abondance
S’est accroché au plafond moite
Du manque de tendresse du monde
La plume au bec ciselé
Plante mes chairs
Dans la semence
D’un fossoyeur de rimes pleureuses
O frisson sacrifié
Innocente bavure
Bégaiement esseulé
Infamante fêlure
Tu circonflexes le sacré
A haute dose de bagatelles
Un ventre ouvert « enjasminé »
Raconte sa faim au plus offrant
Un ciel famélique et abusé
Comme un crime sans mobile
Entame une grève sublime
Sur l’ovale d’un serment imaginé
Je plante ma tente sur le rivage
D’un mot perdu sur ton sourire
J’attends qu’il retourne à la page
Baignée d’absinthe où tu m’invites
Ne pourchassant plus que la honte
De vouloir embaumer l’essence
D’un frisson mort au champ d’extase
Sur un papyrus sans défense
Je me retire, la lyre coupable
La lèvre sèche, le cœur fripé
Je m’affale sur un bout d’espoir
et le dévore jusqu’à crever….